Loin du buzz, loin des réseaux ? (Réflexion faite)

Loin du buzz. J’ai lu récemment quelques articles qui m’ont un peu bouleversée. Par exemple, celui du développeur Ploum est l’un des articles qui m’a poussée par deux fois à revoir mon contenu Facebook. Facebook est une application qui pose problème. Elle ne me pose pas problème dans son storytelling. J’ai adoré le film The Social Network de David Fincher sorti en 2010, qui mettait en avant l’histoire incroyable d’un geek, petit génie vivant toujours un peu à la marge des autres, pour devenir ensuite le plus populaire. Cette histoire s’est répétée. Indéfiniment. C’est celle du self made man moderne post-« Ruée vers l’or », celui de la Silicon Valley. Le gars dans son garage, qui apprend à démonter un ordinateur et à programmer une idée simple et banale, pour en faire une super idée qui servira le monde capitaliste et libéral. Le self made man qui, d’un coup d’un seul, n’est plus un génie mais un business man et surtout, un philanthrope. Facebook, donc, ne pose pas de problème car son storytelling est convaincant. Du moins, il a convaincu des milliards d’utilisateurs (il y a toujours moyens de dénigrer ce fait par l’existence de centaine de millions de faux comptes, mais ça, Facebook ne vous le dira pas). Facebook pose problème car c’est devenu une machinerie autrement plus tentaculaire qu’un Twitter ou qu’un Netflix. Facebook est devenu l’alter ego de Google : un concurrent « je t’aime moi non plus » du géant publicitaire.

L’image de vous est une publicité

Les réseaux sociaux étaient au départ pensés pour relier les gens, pour qu’ils se retrouvent, se revoient, se rencontrent et discutent. Aujourd’hui, Facebook est un lieu de communication et non plus de partage. C’est un lieu qui vend et qui achète, qui fait de votre image une publicité ambulante. Un autre article de Ploum l’explique bien ici. Lorsque vous mettez des photographies sur Facebook comme moi je le fais aussi, ce n’est pas une simple photo de vous. Pour Facebook, qui a dépensé des milliards de dollars en Recherche et Développement pour mener des études quantitatives sur ses clients, une publication de photographie personnelle, c’est une manière de se vendre. En effet, vous ne cliquez pas sur le bouton publier simplement avec l’idée de partager. Votre idée c’est de montrer une image de vous. Une certaine image de vous.

Facebook n’est pas votre ami

Nous sommes loin, bien loin du bon vieil album photo retrouvé dans le grenier.

Il y a quelques semaines, j’ai retrouvé 4 albums photos et j’y ai découvert d’anciens souvenirs bien enfouis. J’ai un peu ri, j’étais même parfois très émue. Quel plaisir de tourner les pages pour soi seulement. Et puis j’ai extrait 2 photographies d’enfance et d’adolescence et je les ai données à ma sœur. De revoir ces photos a été un moment à la fois gênant et drôle. Ce qui montre bien que ce que nous publions sur Facebook n’est jamais qu’une image de nous-mêmes qui nous convient. Facebook n’a aucune valeur. Il ruine l’authenticité. Il affaiblit les plus pauvres, rend pathétiques les plus sceptiques, expose les plus discrets et génère de la haine et des faits mensongers.

Facebook n’est pas votre ami et 90% des gens que vous suivez sur Facebook ne sont pas vos amis non plus. Hier soir, j’ai décidé de ne plus suivre 54 personnes. Il y a trois mois, j’en avais « unfollow » plus de 110. En cliquant sur le bouton « ne plus suivre » (ou je ne sais quoi), je me suis vraiment posé la question : « pourquoi, pourquoi ai-je décidé de suivre à tout prix ces gens? »

Une affaire d’espionnage ?

Il y a l’espion Facebook, grosse machine bien huilée qui prend toutes vos données et les revend au motif que vous améliorez son système économique publicitaire et que vous permettez à Facebook de grandir et de se transformer (Meta – Metaverse bonjour !).

Et puis bon, il y a vous. Vous avez déjà eu autour de vous des gens qui stalkent d’autres (espionner en anglais). Vous-mêmes vous n’êtes pas à l’abri d’un petit clic inopportun sur un profil pour en savoir plus sur untel. Nous sommes nos propres espions. Et dès que vous postez quelque chose d’un peu ambigu, voilà qu’un ou deux messages font « pop » dans votre téléphone…

« Ben alors? Qu’est-ce qui se passe ? »

« Explique, j’étais pas au courant MP si tu veux »

Sur Facebook on est tous juges et bourreaux comme l’explique ici ce billet de blog... tout y est malsain. Je me suis retrouvée avec une amie qui likait systématiquement tout le contenu professionnel que je découvrais et suivais pour mon travail… un autre ami qui semblait au courant de tout sur tout le monde parce que sa pause au travail consistait à scroller sur Facebook !! Je me suis retrouvée à avoir ma direction dans mes amis. Je me suis retrouvée à avoir ma belle famille et des gens très éloignés que j’avais croisés 1 fois. Je me suis retrouvée à détester des gens que j’aimais bien avant parce que leurs publications n’étaient plus en adéquation avec ma vision du monde (surtout depuis le Covid…)

Il n’y a pas de véritable émotion dans ces messages. Pas vraiment d’honnêteté. Plutôt une certaine part de voyeurisme malhabile. Vous êtes désormais les espions et les espionnes de demain… L‘étude sur les réseaux sociaux comme menaces à la santé mentale avait déjà fait réfléchir. Les failles de sécurité et la manière qu’ont Facebook ou Meta de gérer notre vie privée sont littéralement catastrophiques (article ici)

Quitter Facebook ?

J’ai donc gardé mon Facebook sous réserve de bientôt le supprimer. Mais comme m’a dit mon compagnon, mon futur métier m’interdit de le supprimer complètement. En attendant, quelles méthodes viables existent pour ne pas communiquer professionnellement via Facebook ? Il faut les réinventer !

Maintenant je n’ai plus que 42 amis sur Facebook et plus de la moitié en « restreints » pour ne pas être tentée de poster trop (parce que c’est presque une habitude de cliquer sur partager…). Et aussi parce qu’il m’a été impossible de supprimer les 3000 publications de mon fil…

Est-ce éco-responsable d’avoir publié 3000 choses sur Facebook depuis 2011 ? Non. Facebook est un gouffre écologique sans nom… il fait aussi perdre beaucoup d’argent à ses investisseurs à cause des polémiques toujours plus fréquentes. J’ai tenté de modifier mon nom de famille mais Facebook n’a pas voulu au départ, au motif qu’ils veulent absolument nos vrais noms (et ça, c’est à cause des faux comptes comme je vous le disais mais ils font passer cela pour de la transparence). J’ai cliqué sur l’option « supprimer définitivement mon compte si je viens à décéder ». Facebook a répondu « OK d’accord si tu meurs, on le saura et on supprimera ». Je ne sais même pas comment ils sauront. Mais ils sauront sûrement où sont mes cendres et qui m’a tuée. 🙂

T.A.

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